La chambre close de Maj Sjöwall et Per Wahlöö
412 pages, édition Rivage (Noir)
Une femme commet un braquage au cours duquel un homme est tué accidentellement. Dans le même temps, deux dangereux pilleurs de banques écument Stockholm, et mettent la police sur les dents. Martin Beck quant à lui, reprenant le travail après une longue convalescence, se heurte à une affaire bizarre : un vieil invalide nécessiteux est retrouvé mort dans une pièce sordide soigneusement fermée de l'intérieur. Il a une balle dans le ventre. La police veut conclure à un suicide, mais dans ce cas où est passé le pistolet ? Un pistolet qui, justement, semble avoir servi au braquage... A partir d'un classique mystère de chambre close se dessine progressivement une affaire complexe, à la résolution parfaitement amorale.
Adorant la collection Rivages/Noir, j'ai tenté l'expérience avec un petit policier made in Suède. Au final, le résultat que j'attendais n'est guère au rendez-vous, mais La chambre close met d'autres atout en avant.
Ce livre met en exergue deux enquêtes policières qui semblent différentes mais qui sont étroitement liées. L'une, que mène seul Martin Beck, est le "suicide" d'un homme dans une chambre qui était fermée de l'intérieur. La seconde enquête menée par Bull, vise à arrêter deux grands gangsters qui, selon des sources, vont faire le coups du siècle prochainement.
Je parlais un peu plus haut d'autres atout qu'avais La chambre close. Le principal est la dénonciation forte des auteurs, envers la société Suédoise. Et tout y passe, le Gouvernement lui-même qui ne cherche qu'à augmenter son propre profit au détriment de son peuple, à la police corrompue jusqu'à la la moelle et qui enchaîne bourde sur bourde, à la population qui ne réagit pas et qui s'autodétruit en pillant, volant, et agressant... Chaque page de ce policier dégoulinent d'accusation, de dénonciation face à ces évènements. C'est un atout dans le sens où, en plus de mener une enquête, les auteurs décrivent la société Suédoise des années 60-70 ; façade de démocratie, sous la croûte il n'y a rien d'autre que le profit fait par les bourgeois laissant crever les autres catégories sociales.
Le second atout de ce roman est les deux enquêtes, mais qui aussi pour moi cache une faiblesse. En effet celles-ci avancent parallèlement, on ne se perd pas dans les enquêtes ce qui est déjà bien. Cependant, quand j'ai terminé le livre, j'ai trouvé que le lien entre les deux enquêtes n'était pas aussi exceptionnel que ce à quoi je m'attendais. Quand nous nous retrouvons confronté à un "suicide" dans une chambre fermée de l'intérieur sans retrouver d'arme, on peut s'attendre à un retournement de situation, quelque chose de surprenant. Ici non, la fin je l'ai trouvé plutôt plate, j'ai peut être un trop bon souvenir de Dix petits nègres de notre chère A.Christie ? :\
Le troisième atout est son rythme : pas de longues descriptions, c'est un policier qui se lit très facilement - sauf pour les noms de lieux, quand on est français ils sont juste incompréhensibles, mais après c'est un détail de langue -.
Concernant les personnages, j'ai bien aimé Beck qui n'est autre que le commissaire en chef de la brigade criminelle de Stockholm - s'il vous plaît ... -. Malgré un retour à son poste après une longue convalescence du à une - comme il le dit si bien lui-même - bourde de sa part, Beck se voit chargé de l'affaire du "suicidé", qui a été bâclé dès le départ. Pourquoi est-ce que j'ai apprécié ce personnage ? Loin d'être attachant comme certains personnages qui ont pu croiser mes yeux, Beck est un homme distant, allant droit au but, sans fioritures ni chichis. Cet homme pose les questions, et les bonnes, ne passant pas par quatre chemin avec un suspect, déduisant, s'escrimant à résoudre une affaire que personne ne veut.
Je dirais que Martin Beck est le seul qui pour moi, a eu un véritable intérêt dans ce livre. Non pas que les autres soient négligés, mais ils forment tous une masse compacte de profiteurs, de corrompus - à l'exception près de Rhea -.
Comme je l'ai dit précédemment le seul point noir véritable pour moi est la fin qui m'a déçue. Je m'attendais vraiment à quelques chose de plus complexe et je suis resté un peu sur ma faim. A certains passages, les dialogues sont pour moi un peu bâclés, ils sonnent faux. Je ne sais pas mettre de mots sur ce que j'ai ressentie mais quelques chose clochait. Passons.
Pour résumé : Un petit policier tout simple, la plume des auteurs méritent la lecture. Deux enquêtes entraînantes, en fond de paysage une Suède pourrie et meurtrie, un anti-héros qui est devenue héros et qui détonne par son fond de justice face au système. Dommage qu'il y ait cette sensation de manque au dénouement, si j'ai encore l'occasion de lire des oeuvres de Per Wahlöö et Maj Sjöwall je le ferais sans problème.
Note Globale : 12/20
2 missives écrites:
Dans ma biblio aussi … J’ai quand même de la réserve face à ce livre … :\
> 'Rhinocéros' se lit facilement, tu verras x) L'écriture n'est pas dur du tout et l'histoire est intéressante ! Par contre quelques recherches sur le livre t'aidera à mieux le comprendre :)
J’espère aussi pouvoir le lire ! Ana et Christian vont me manquer sinon :) !
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